Aaron ♣ Oui, bien sûr. Je m'en occupe tout de suite. D'ailleurs l'une des deux terreurs doit venir dans mon bureau dans quelques minutes.

Le surveillant sort de mon bureau, la tête haute, fier d'avoir rempli son devoir. Vraiment, je ne comprendrais jamais leur collaboration. Mes surveillants à moi, lorsque j'étais jeune, étaient tous de notre côté ! Mais, eux, non. Ils étaient fiers de rapporter les moindres faits et gestes des étudiants qu'ils soient Black Moon ou Warm Sum. M'enfin, ce n'était pas à moi de dicter leurs styles de vie.

Aaron K. Smirnov a écrit:

- le 30 avril 2011


Cher Journal,
Je deviens insomniaque. La politique dictaturesque des Dangerous Hurricanes commence à doucement de taper sur les nerfs. Et ce sont les Hard Cloud qui en payent le plus les frais. Un surveillant vient de quitter mon bureau pour me prévenir que les « terreurs » ont encore fait des siennes. L'heure du repas venait à peine de prendre fin que ce surveillant c'est jeté dans mon bureau ! Je n'ai même pas eu le temps de finir ma digestion ! Lui, il ne sait pas ce que c'est d'avoir l'estomac tellement rempli que vous avez l'impression que vous allez exploser ! Il est végétalien, ce n'est pas avec ses brocolis qu'il va avoir l'impression d'avoir deux tonnes de plus dans le ventre ! Ces humains ne comprennent pas ce que c'est d'être un vamp-

Anastatia ♣ Bonjour monsieur ; je suis désolée d'être là en retard, j'avais complètement oublié notre rendez-vous.

Je ferme d'un coup mon journal et le range dans le premier tiroir de mon bureau. Celui munit d'une serrure. Ce n'est pas que j'ai pas confiance en la sécurité de mon bureau, mais un certain surveillant végétalien s'amuse à fouiller mes tiroirs lorsque je lui demande d'aller chercher des lettres sur mon bureau et de jouer le parfait petit facteur. Si un jour, je le chope il est mort. Il sera tellement surpris de me voir qu'il aura une énophtalmie ! J'en rit d'avance !

Revenons à nos agneaux. Anastatia, l'une des terreurs l'autre étant Kyra - il ne faut pas que je pense à elle maintenant sinon je suis bon pour aller prendre une douche froide !-, étant assise en face de moi et attendait que j'entame la conversation.

Aaron ♣ Ce n'est rien.

Je me penchais vers mes tiroirs, en ouvrit un pour y sortir une boite en métal. Je l'ouvris et la tendis vers la Dangerous Hurricane. Merci aux satellites pour me permettre d'avoir accès à internet depuis les sous-sols. Merci la technologie !

Aaron ♣ Un petit gâteau ? Oups, pardon. J'oubliais que tu es un vampire. Je me mélange comme pas possible avec l'arrivé des sorciers.

Je refermé la boite et la rangeais alors dans le tiroir. Je me redressais alors sur ma chaise. Je transperçais le regard d'Anastatia pour avoir toute son attention, bien que je ne doutais pas qu'elle était déjà attentive. J'avais deux mots à lui dire.

Aaron ♣ Anastatia ... Je suis au courant pour votre duo avec Kyra ...

Ne pas pensez à elle maintenant ! Aaron, calme-toi. Inspire , expire. Regarde la photo de ta femme. Pense à ta fille. Voilà, maintenant reprend. Mon regard ne quittait pas le portrait de Chelsea et Jade. Pourtant, je repris la parole.

Aaron ♣ J'ai reçu beaucoup de plainte. Majoritairement de fille. Je ne suis pas contre que vous vous déchainez de la sorte, mais essayer de le faire plus discrètement !

OK, mes paroles ressemblait plus à celle de quelqu'un qui veut l'aider, pas à celle d'un directeur qui doit faire régner « l'ordre » dans son école.

Je vis ses yeux se poser sur la photo de Chelsea & de Suri. Elles étaient si belles sur cette photo. Et pourtant, Chelsea avait pleurée toute la nuit à cause d'une dispute avec son satané frère juste après notre gym du soir. Je voyais sur cette photo ses yeux gonflés et rouges de fatigue. Ses lèvres trop rouges de m'avoir embrassé toute la nuit espérant arrêtée de pleurer. Son nez irrité à force de s'être mouché. Et même avec tout cela, je la trouvais parfaite sur cette photo. Chacun de mes élèves qui rentrait dans ce bureau me complimentait sur ma femme, ne sachant pas qu'elle a été assassinée. Il la trouvait parfaite malgré son air fatiguée. Les garçons me disaient que j'étais un gros veinard d'avoir trouvé une femme aussi parfaite. Les filles me disaient qu'elle avait l'air gentille. Elles me disaient aussi qu'elle avait des yeux sublimes. Que des qualités que je connaissais par cœur, que moi-même lorsque je l'avais vu pour la première fois j'avais remarqué.

Aaron K. Smirnov a écrit:

- le 1 janvier 2000


Cher Journal,
Cela fait à présent 8H30 que je suis tombé amoureux de la femme la plus belle du monde. Elle s'appelle Chelsea. Je crois. En tout cas, c'est le nom qui est inscrit dans mon répertoire. Si tu voyais comme elle est belle ! Ses yeux sont d'un bleu si clair qu'ils paraissent presque gris. Sa bouche est parfaite. Sa lèvre inférieure est plus grosse que la supérieure. Ça me donne envie de la manger toute crue. Je crois que je lui plais aussi. Elle m'a donné son numéro de téléphone - peut-être un faux qui sait ? - alors que j'ai utilisé la plus nulle des techniques de dragues ! Au fond, qui peut me résister ? Sérieusement, j'ai pris sa main d'un coup et je l'ai emmené danser une salsa qui, je dois dire, été endiablée ! J'ai dû lui écraser les pieds une bonne centaine de fois, le petit orteil en particulier je pense, et pourtant, elle n'a rien dit. Puis le décompte de la nouvelle année, du nouveau millénaire s'est fait entendre. Au numéro 6, elle s'est approchée et a murmurée à mon oreille qu'elle voulait me revoir pour boire un café et m'a donné sa carte qu'elle a glissée son mon boxer « pour être sûr que je ne l'égare pas ».

Je sortis subitement de mes pensées pour voir les yeux agrandit d'horreur d'Anastatia. Pourquoi ses yeux exprimaient autant ce sentiment d'horreur ? Puis j'eus la réponse à ma question. Anastatia avait le don de voir par flash le passé des gens. Je le savais parce que j'avais pus au détour d'un couloir lui « voler » son don, copier serait le mot le plus juste. J'avais juste effleuré son bras par mégarde et HOP! un don en plus.
J'avais peur de savoir ce qu'elle avait vu. J'avais fais ou connu beaucoup de choses horribles dans ma vie. J'avais peur qu'elle en saches un peu trop sur moi. J'avais peur de lui demander. Mes doigts avaient l'air très intéressant d'un coup ! Mes ongles étaient beaucoup trop longs. Je devrais penser à me les limer avant de blesser quelqu'un.
J'entendais d'ici Chelsea me dire : Aaron ! Resaisis-toi ! Tu n'es plus un enfant, fais face aux obstacles de ta vie !

Aaron Anastatia. Je t'en pries. Racontes-moi ce que tu as vu sur moi.

Je sentis une certaine gène chez Anastasia lorsque je lui demandais de raconter ce qu'elle avait vu. Elle avait dû voir chaque détail du meurtre sanglant de ma femme. Elle avait dû voir des millions de choses sanglants avec son don. À quel âge son don s'était-il manifesté pour la première fois ? Quelle avait été sa première vision ? Une vision de joie ? De mort ? Elle avait dû perdre sa vision de monde merveilleux sans véritable méchant, un monde de licornes et de fées, à un bien jeune âge. Ses yeux reflétaient une innocence perdue depuis bien trop longtemps. J'avais de la peine pour elle. Sa vie n'avait pas dû être un long fleuve tranquille à cause de ses visions. J'avais eu quelques visions à cause de ce "don volé" mais rien de bien méchant. Des élèves qui trichent discrètement à un examen, ma petite Jade qui tombe de son lit s'ouvrant légèrement le bras m'obligeant à aller à la pharmacie du coin à 4H et demi du matin. Des gens qui regardent les étoiles allongés dans le sable. Un couple jouant au docteur dans la paille. Heureusement pour moi, je n'avais jamais eu de visions aussi monstrueuse que le meurtre de Chelsea.

Anastasia C'est une mauvaise idée, monsieur. Je vais m'en aller et oublier tout ça, ce sera mieux...

Elle se leva sans faire plus de cérémonie. Non pas que je m'attendais à une révérence, mais quand même! La politesse ça existe. La situation embarrassante la pardonner pour son geste. Elle devait revoir sa vision en boucle dans sa tête. Je la comprenais. Je ferais tout pour oublier la scène du meurtre. Pendant plusieurs mois, je n'avais été que l'ombre de moi-même. Je n'avais même plus l'envie d'écrire dans mon journal. Jade était la seule qui arrivait à me faire sourire, voir plus rarement, rire. Elle avait réussi plusieurs fois. Je me souvenais parfaitement, je revoyais la scène comme si elle venait de se passer sous mes yeux. Elle tenait son guidon de vélo détaché et courait dans toute la maison. Elle avait réussi à rester debout sur ses pieds et à marcher il y avait à peine trois jours.
Anastasia revint sur sa décision de partir et se rasseyait doucement dans le fauteuil en face de mon imposant bureau. Je remarquais qu'elle jouait avec son bracelet. Elle ressemblait à un lionceau qui part pour sa première chasse. Timide, mais qui reprend peu à peu confiance en lui.

Anastatia J'ai vu cette femme, monsieur. Votre femme, je suppose. J'ai vu son meurtre.

C'était ce que je craignais. Elle avait tout vu. Elle avait vu le massacre, la mini-guerre qui s'était passé entre la sœur et le frère. Ce dernier avait beau avoir la taille proche de celle d'un nain, il avait une force et une rapidité inimaginable. Chelsea avait cru le contraire et avait été trop sur d'elle. Cela l'avait perdue. Elle m'avait appelé et m'avait juste dit : « Mon frère veut se battre, il veut me tuer. Tu parles ! Il m'a demandé de le rejoindre dans le champ à côté de l'ancienne usine à macaroni. On se rejoint pour le diner mon cœur ! ». C'était la dernière phrase qu'elle m'avait adressé.
Je suis levé et me suis rapproché de la baie vitré. Une immense baie-vitrée qui donnait une vue imprenable sur les profondeurs des océans. Une limitation nette entre terre et mer. Aucun poisson ou truc du genre était présent. On ne voyait que le grand bleu, qui assombrissait au fur et à mesure comme le ciel au moment où le soleil se couche. Cela donnait envie de se parachuter à l'intérieur de se nager dans cette immensité totalement vide de vie à plusieurs kilomètres à la ronde.

Aaron Jade, ma fille, et moi avons beaucoup souffert de sa mort. C'est d'autant plus difficile pour moi puisque Jade a tout de sa mère. À part la couleur de ses cheveux.

Une larme roula sur ma joue. Son passage me brûla la joue. J'avais tellement mal. Quelques mois après sa mort, j'avais pensé à me tuer. Une épée traînait dans mon bureau. Plusieurs fois, je l'avais prise et tourné vers ma poitrine. A chaque fois, mon regard se posait sur une photo de Jade souriante dans mes bras. Sans cette vision, j'aurais causé une seconde souffrance à ma Jade. Ce que je ne voulait absolument pas !

Aaron Tu es consciente que personne ici n'est au courant de cela. Je te demanderai de garder cela secret.

Je me retournais vers elle, histoire d'avoir un contact visuelle avec elle. C'était plus convaincant comme ça. Puis, j’eus une petite idée. La raison première de sa visite était son petit jeu de terreur avec Kyra non ? Alors j'allais utilisé ça à mon avantage.

Aaron En échange, je vous laisse carte blanche à Kyra et à toi.