Cette fille me ressemble. Oh non, je ne parle pas du physique. Plutôt du comportement. Elle s'isole, elle a prit l'habitude de se parler intérieurement, comme je suis en train de le faire. Elle ne parle à personne à part à la peluche qu'elle cache sous son oreiller. Exactement comme moi. Je parle de la fille qui est dans mon livre. C'est la troisième fois que je le lis, mais je ne m'en lasse pas. C'est comme si elle était devenue une amie. Je m'identifie à elle, et je me dis que je ne suis pas seule, que quelqu'un peut me comprendre. Je sais que c'est idiot, que ce n'est qu'un livre et que la jeune fille à l'intérieur est enfermée avec son histoire. Mais on ne pourra jamais m'empêcher de rêver.

Je suis recroquevillée à l'angle d'un mur, mon livre sur mes genoux et absorbée par les mots que je suis en train de lire. Ce couloir est toujours désert lorsqu'il y a cours. Pour ma part, j'ai une heure de libre et bien sûr, je la passe un lire un bouquin. Que faire d'autre ? La sonnerie va bientôt retentir, et là, ce sera un bordel terrible. Il faut que je me sauve si je veux éviter tout ça. Je me levai et fermai aussitôt les yeux en voyant un liquide de couleur orangé venir dégouliner sur mon visage. C'est glacé et celui qui m'a fait ça ne s'est pas raté, j'en ai partout jusque sur mon tee-shirt et ma veste. Je pris une profonde inspiration, et me frottai les yeux. Le soda colle, c'est une horreur. Je vis une bande de garçons se tordre de rire devant moi en me pointant du doigt comme si j'étais un spécimen rare, ou je ne sais quoi d'autre. Le nouveau délire des Black Moon était de lancer le soda distribué à l'entrée, et normalement réservé aux sorciers, sur ceux dont la réputation n'est pas aussi bonne que la leur. Je trouve cela si puéril. Mais comme d'habitude, je n'osai rien dire et les regardai se moquer de moi. Je me jetai par terre. Mon livre ! Il était trempé et surement foutu. Je l'attrapai, il était dégoulinant. Quelle bande de cons ... Bien sûr ça, je ne leur dis pas en face. Je me contentai de partir en courant, des larmes coulant sur mes joues.

J'entendis des rires sur mon passage. Je colle de partout et pour ne rien arranger, je presse mon livre dégoulinant sur mon ventre. Je ne peux pas empêcher mes larmes de couler. Pourquoi suis-je toujours celle à qui on fait ce genre de farce débile. Sans vraiment faire attention où je vais, j'entre dans la salle tremblante. A peine ai-je mis mes pieds à l'intérieur que je suis projetée vers la sortie, me rattrapant de justesse malgré mes mains trempées. Ça secoue vraiment, impossible de tenir une conversation dans cette salle. J'entends des chuchotements, des rires. La salle est très sombre, presque effrayante. J'essaye de marcher jusqu'au fond de la salle. J'y parviens après avoir trébuché trois fois. Je m'adosse au mur et m'assieds sur le sol. Je me rendis compte que la salle ne faisait pas que trembler. Elle bascule aussi de droite à gauche. Je glissai plusieurs fois, mais arrivai à rester stable après quelques minutes d'effort.

[Vraiment désolée, je me rattraperai promis (:]

Aaron K. Smirnov a écrit:

- le 28 avril 2011

Cher Journal,
L'arrivée des humains à Underground promet de nombreux rebondissements. Je vois déjà des amitiés ce profiler devant mes yeux. Leur odeur doit être dure à supporter pour mes plus anciens élèves, mais ils font de gros efforts. Je suis si fier d'eux. Même si je soupçonne quelque Black Moon de faire un élevage, une sorte de cuniculiculture, pour pouvoir boire en dehors des sorties prévues. Et puis, j'avais -enfin- réussi à toucher tous les vampires ici, j'avais -enfin- réussi à avoir tous les dons présents à Underground. Même si je crois que quelques-uns ont réussi à m'échapper. Cette nouvelle arrivée de don sera pour moi un nouveau défi ! Ah j'aime tant être cumulard.

Je m'arrêtais là pour le moment. Je venais d'entendre le bruit familier d'un soda qu'on jète à la figure. Je me précipitais dans le couloir perpendiculaire à celui où je me trouvais et vis cette bande de Black Moon. Je les connaissais bien, tellement bien que je pouvais les reconnaitre. Je vis aussi le large gobelet rouge vide du soda qu'il aurait dû contenir dans la main de l'un d'eux. J'allais les poursuivre lorsque je vis une de mes nouveaux élèves, dégoulinante de soda.
Je vis très bien les larmes sur ses joues. Je la vis partir vers la salle la plus proche, certainement pour se réfugier, la salle tremblante. Je n'aimais pas cette salle, pas du tout. Mais la tristesse de cette jeune sorcière était trop flagrante pour que je la laisses comme cela. Je pris ma petite bouteille de curaçao dans la poche intérieure de mon manteau et en pris une gorgée juste pour me donner du courage. Juste pour le courage. Je la suivis discrètement.
La salle était sombre. Je ne voyais même pas le bout de mon nez. J'entendais les vibrations des murs. Cela sonnait comme un orchestre qui accorde ses instruments en même temps. C'était reposant. Je comprenais pourquoi tant d'élèves allait dans cette salle pendant les heures libres. Le noir et la vibration des murs vous permettaient de dormir sans être gêner, ou de jouer à des jeu qui demande plus d'amour. J'essayais d'entendre à travers toute la nuisance sonore les sanglots d'Heaven. Je me dirigeais prudemment vers ses sanglots. Lorsque je jugeais être assez près d'elle, j'entamais la conversation.

Aaron ♣ Si tu veux te venger , j'ai un poison curarisant dans mon bureau .

Absurde comme approche, mais bon. On fait avec ce qu'on a sous la main. & puis ce n'est pas avec une seule petite phrase que j'allais la réconforter.

J'ai pris l'habitude que l'on me persécute. Je ne sais pas vraiment pourquoi moi, et pas une autre. Je ne cherche pas vraiment à comprendre, je la ferme et j'encaisse. Ma mère pensait qu'entrer dans cette école me ferait le plus grand bien. Côtoyer des gens de mon âge avec la même particularité que moi, elle a pensé que j'allais me sentir dans mon élément, et non différente. Je l'ai pensé moi aussi. Croyez moi, je ne le crois plus du tout aujourd'hui. Les plus populaires, et les plus cruels de Underground ont remarqué que je traîne souvent seule, que j'aime la solitude. Alors ont commencé les insultes, les moqueries, les slushys en pleine tête, et dès le matin. Je suis la bonne souffre-douleur, je suis trop bonne pour protester. Oui bien trop conne. Je n'en ai pas parlé à ma mère. Lorsque je lui envoie des lettres, je lui écris que tout va bien. Et que les vampires sont vraiment gentils. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi. Parfois je me dis, allez, courage, plus que sept ans dans cette école et c'est fini ! Hum ...

Retournons à l'instant présent. J'essayais désespéremment d'enlever le soda collant de mon visage. Mais c'était peine perdue. Seule une bonne douche pourrait enlever cette saleté. Je vis le Directeur arriver devant moi, un peu essoufflé. « Si tu veux te venger , j'ai un poison curarisant dans mon bureau. » J'esquissai un sourire. Je ne l'avais pas vu, mais lui par contre avait du voir la stupide attitude de ces Black Moon. Arriva ensuite vers moi une jeune femme. Je la connaissais. Enfin, de vue, et les rares fois où je l'avais croisée dans les couloirs, elle traînait avec ceux qui m'avait lancé le soda en pleine tête. Elle était une Dangerous Hurricane et j'ai appris à ne pas leur faire confiance. Ils sont capables d'être gentils avec toi pendant quelques temps et de te planter un couteau dans le dos ensuite. De vrais teignes. « Tu vois ? Même moi, ils m'ont slushiser... ET je suis leur préfète, c'est pour te dire à quel point ils sont débiles ... » Mouais, je n'y croyais qu'à moitié. Peut-être était-elle soudain si gentille avec moi pour faire bonne figure devant le Directeur et se le mettre dans la poche. Un Dangerous Hurricane est assez vicieux pour faire cela.

Je me levai assez difficilement, à cause des remous de la salle et du tremblement incessant de mes jambes. J'essuyai mes larmes avec ma manche. Mais j'avais oublié que cette dernière était aussi imprégnée de soda. Décidément, ce n'était pas ma journée. « Je crois que j'ai eu le temps de me rendre compte qu'ils étaient stupides. » J'étais hostile, et méfiante envers elle. Il est sûr que ce n'est pas comme cela que je vais me faire des amis ... « Merci Monsieur, mais je ne pense pas avoir besoin de votre ... poison. » Je souris après m'être rattrapée alors que j'étais à deux doigts de tomber.

Je déteste faire la loi ! Je vous jure que c'est vrai ! Je n'ai pas choisi d'être directeur juste pour sanctionner les gens à tout bout de champs. Je l'ai choisi pour pouvoir changer les choses ici, à Underground. Ces groupes : Black Moon, Dangerous Hurricane, Hard Cloud, Colorful Rainbow et enfin Warm Sun étaient pour moi vraiment stupides. Cela ne faisait que séparer les élèves, les empêcher de découvrir leur tolérance envers les autres. Les DH ne faisait que sluchyser les Hard Cloud et couraient après les Warm Sun pour les faire pleurer. Le seul point positif : cela leur faisait faire leur gym du matin. J'avais des factures d'eau inimaginables à causer des pauvres gens qui devait se débarrasser de soda 4 fois par jour . Les pauvres en avaient pleins les cheveux. Certains étaient si doués pour le lancer que les victime arrivaient à en avoir dans les yeux.

UC