MON HISTOIRE
❝Faites original, et essayez d'y intégrer une description morale.❞ Il y a toute sorte d'histoire: des histoires drôles, des histoires effrayantes, des histoires à faire chialer le plus dur d'entre nous... La mienne, c'est un mélange de tout ça... Entourée d'un semblant de banalité bien sur! Parce que c'est ça au fond, tout le monde cherche à faire comme si c'était normal, et, après, on s'étonne d'avoir des préjugés! Enfin bref...
Ma mère s'appelle Héléna, mon père ne s'appelle pas... Tout ce que je sais sur lui, ça se résume à ce que ma mère à bien voulu me dire: Il était grand, plutôt beau garçon, et, je tiens de lui me yeux bleus... Enfin, tout ce que je sais officiellement... Parce que, avant d'intégrer la secrète école d'Underground, j'ai menée mon enquête, poussée par ma curiosité maladive: c'est un grand avocat Russe, un dont le pouvoir monte à la tête... Je pense être un accident, et, je pense aussi ne pas être la seule enfant qu'il ai abandonné. Je comprend, au fond, que ma mère n'ai rien voulu me dire de tout cela. Ça en aurait blessée plus d'une... Pas moi! Je reste de marbre face à tout cela. Je ne lui en veux pas. Non, ce serait que j'aurais été attachée à lui. Mais, je me fou de ce "Dimitri Saveli, avocat prestigieux à la réputation de requin..." comme disent les journaux.
Ma mère, elle, c'est un médecin assez réputée... Elle a des cheveux blonds, comme moi, attachée en une longue natte interminable. Elle n'a jamais voulu me dire pourquoi elle avait fini en Russie, cachottière endurcie. Des secrets, encore et toujours... Encore une fois, j'en connais quand même la réponse: sa mère était battu par son père. Un jour, il y a eu le coup de trop. Elle est donc partie, avec ma grand-mère, en Russie. Pourquoi? Je n'en sais rien... Peut-être voulait-elle s’éloigner le plus possible de la France, où elles avaient toute les deux vécut en enfer. Bien morbide tout ça...
Un jour, ma mère déménagea. Elle troqua son grand appartement de Moscou contre une belle et veille maison, plus éloignée de la ville. J'avais 2 ans. Au bout de cette maison, et de son grand jardin, il y avait une rivière. Elle m'attirait, elle et son eau scintillante, son fracas, produit par la cascade proche... C'était le troisième jour que nous avions emménagé. Jusque là, ma mère et son autorité avait réussit à m'empêcher d'approcher ce que je considérais comme un trésor. Mais, ce fameux jour, elle c'était absentée. Un devoir urgent en ville. J'étais seule, avec la rivière. Ne réfléchissant pas, j'y allait. Elle semblait m’appeler. J'y mis un pied, souriant: elle était douce, en cet été -et oui, n'allait pas croire qu'il fait froid toute l'année en Russie!- elle était presque chaude. D'un pied, je mis le deuxième. Savourant la pression que le courant provoquait sur mes fines jambes. Et alors, je ne sais pas ce qu'il se passa. Peut-être marchais-je sur un caillou qui me renversa, ou peut-être, égarée dans mes pensés, je tombais simplement? Le fait est que je fini la tête dans l'eau, emportée par le courant. Je cherchais mes prises, fermant très fort ma bouge et m'appliquant à ne pas respirer, pour ne pas respirer de l'eau. Et puis, il y eu la cascade. Je tombais dans un éclat d'eau, mais, heureusement, elle était plus petite que je ne pensais. Pourtant, j'avais beau agiter mes petits bras, je ne parvenais pas à remonter à la surface. Et puis, dans un réflexe qui aurait pu m'être fatale, je reprenais mon souffle. Je sentis l'eau remplir mes poumons, et, cherchais à tousser, encore et encore. J'étais trop petite pour me demander pourquoi j'étais encore en vie. Pourtant, je me sentais bien, comme si une autre énergie m'emplissais. Alors, je remontais à la surface, poussant le fond de la cascade avec mes petit pieds. Quand j'émergeais, je riais! Je riais et, un bras m'agrippa à la taille pour me remonter. J'étais sauve, criait la voix qui devenait aiguë par la peur récente!
-Elle est en vie! Elle respire!
Criait la voix comme si c'était un miracle. Et je me souviens que j'avais écarté le visage de ma mère d'un geste impatient. Oui, j'étais exceptionnelle, je l'avais toujours su, j'en avait maintenant la preuve. Et depuis ce jour, l'enfant impatiente et capricieuse que j'étais se transforma en monstre imbu de sa personne. Tout, dans mes mouvements, respirait la classe et la fierté. Ma mère se pliait à mes désirs, dans la hâte de ne pas me frustrer. Elle arrondissait les angles, au début, cherchant à négocier ce que je jugeait intraitable. En vain. J'avais, j'ai, et j'aurais toujours le dernier mot. Oser prétendre le contraire relèverais de la débilité.Mes caprices repoussaient sans cesse les limites du raisonnable. Au début, je n’exigeais que des jeux, des fringues et des accessoires. Et puis, j'eu besoin d'indépendance, tout en restant servie et pouponnée. Ce fus d'abord une sorte de suite, accolée à la maison, puis, j’exigeais la maison, ma mère s'enferma dans l'espace qu'elle m'avais fait construire, que je jugeais maintenant trop petit. Je crois qu'au fond, elle avait peur. Si je pouvais respirer sous l'eau, que pouvais-je faire encore? J'étais une princesse, avec son château, et, très vite, ses nombreux princes. Oh bien sur, j'avais onze ans, et, cela se limitait à des bisous donnés du bout des lèvres... Mais, je continuais sur ma lancée, et la suite était prévisible. Jusqu'à...
Oui, dans les histoires, il y a toujours un jusqu'à, qui cache bien des secrets et des promesses. Le mien, c'est un trésor, un petit chef d'oeuvre du destin. Jusqu'à ce que je sois contacté; par une étrange école. Enfin, étrange, je crois que le mot est un peu faible, et inapproprié... Tout comme école d'ailleurs. Peut-on appeler cet endroit une "école"? Enfin, peu importe. Ce lieu, tel qu'il soit, savait. Il savait que j'étais... Étrange. Spéciale. Unique. J'y entrais. Si je fus bluffée, je n'en montrais rien. Très vite, tous me reconnurent: Mélissa, la salle gosse, l’espèce de garce insupportable. Moi qui avais toujours eu l'habitude de tout contrôler sans effort, mes habitudes furent changées. Quelques temps. Très vite, ce fus avec ou sans moi, pour ou contre, pro ou anti. Personne n'avais de sentiments neutres à mon égard... Ou presque. J'intriguais, j'énervais, j'attirais. Et moi, j'adorais. Je m'adorais, j'adorais ce que je dégageais. Je manipulais, replaçais, dirigeais. De petite peste, je passais à grande garce, puis à insupportable salope.
J'avais beaucoup d'amis, d'amants, et, d'ennemis, forcément. Pourtant, je me plaisais dans ce milieu si hostile et lèche botte en même temps. Je régnais avec classe sur mon petit monde, regardant avidement toutes les portes qui s'ouvraient à moi... |